Le lindy-hop est la façon originelle de danser sur la musique swing créée à la fin des années 1920 et développée pendant les années 1930 et 1940 par de grands orchestres appelés Big Band.
Première danse codifiée, le lindy-hop est l’ancêtre de nombreuses danses tels que le boogie-woogie, le rock’n roll ou le west coast swing.
Un peu d’histoire…..
Les origines du lindy-hop remontent au 19ème siècle, aux temps des plantations, aux Etats-Unis. A cette époque, la population afro-américaine aimait se moquer des danses traditionnelles européennes en leur associant des mouvements de danses tribales africaines et des mouvements amusants inspirés des animaux.
Le Break-away (nom initialement donné au lindy-hop) est véritablement né à Harlem, à l’époque de l’émergence de la musique swing, dans les années 1920.
Entre 1910 et 1950, Harlem était un lieu de divertissement, où les gens de tous horizons, de toutes couleurs et de toutes classes se réunissaient.
Le Cotton Club présentait des artistes noirs et accueillait la riche clientèle blanche et glamour pendant que le Savoy Ballroom accueillait une clientèle plus modeste à forte proportion noire. Le Savoy était malgré tout l’une des rares salles de bal où se mélangeaient noirs et blancs. La musique swing, et plus particulièrement le lindy-hop, se développaient au Savoy qui devint rapidement le temple de cette mouvance. La communauté noire est ainsi l’inspiratrice de cette danse à la touche très africaine.
Le Savoy pouvait contenir jusqu’à 5000 spectateurs. Les scènes à chaque extrémité de la piste pouvaient accueillir deux groupes de musiciens qui jouaient les nuits chaque jour de la semaine.
Le Savoy, devenu haut lieu de la danse à Harlem, accueillait l’élite des danseurs. Les meilleurs danseurs se réunissaient dans le « Cats Corner » où ils passaient tour à tour pour faire des démonstrations et improviser avec la musique. Les salles de bals américaines ont alors commencé à organiser des concours hebdomadaires, favorisant la rivalité amicale entre les troupes de danse et les danseurs, les poussant toujours à improviser davantage et à créer de nouveaux mouvements pour faire s’exclamer la foule. Les marathons de la danse étaient également très populaires.
Le 21 mai 1927, Charles Lindberg effectua le premier vol en solo de New-York à Paris à bord de son avion « Spirit of Saint-Louis ». Tout le monde se passionna pour le saut (« hop ») de l’intrépide aviateur et les journaux titrèrent : « The lucky Lindy hop’s the Atlantic ! » (Le chanceux Lindy a traversé l’Atlantique !). Au même moment se déroulait à Harlem, au Savoy, un marathon de la danse. Un journaliste présent à l’événement, fut stupéfié par la performance des danseurs. Désireux de faire un article sur l’événement, il demanda à l’un des danseurs le nom de cette danse. Georges « Shorty » Snowden ne sachant quoi dire et comme il faisait faire des sauts à sa partenaire, répondit en pensant à l’exploit de Lindberg : « The Hop ». Puis, après un moment de réflexion il se reprit et dit : « The lindy hop….., we’re flying just like Lindy did » en se remémorant les gros titres du moment.
Né officiellement dans les années 1920, le lindy hop n’est véritablement devenu populaire aux Etats-Unis qu’une dizaine d’années plus tard, à la suite du fameux concert de Benny Goodman en 1937 au Paramount Theater de New-York. Durant cette soirée, trois mille amateurs de jazz furent transportés par la prestation, ce fut le déclencheur de l’âge d’or de la mouvance jazz/swing. Le lindy hop fut évidemment associé à cette mouvance musicale.
Petit à petit, le lindy hop se répand à travers les Etats-Unis et le monde entier grâce à des numéros interprétés par des troupes célèbres dans les cabarets et théâtre. L’une des troupes de danse professionnelle les plus célèbres était celle des Whitey’s Lindy Hoppers dont l’un des membres les plus connus est Frankie Manning. Ils ont également interprété des numéros de danse pour des films comme Hellzapoppin, A Day At The Races…
La propagation du lindy hop va également s’étendre à la communauté blanche. Après le Charleston, les jeunes blanc vont s’approprier le lindy hop. Pour rendre cette danse un peu plus respectable, ils vont l’assagir et atténuer le côté exubérant et fou. Des troupes blanches vont voir le jour et se produiront dans différents films à Hollywood avec les grands orchestres blancs de l’époque.
Dean Collins fut l’un des danseurs blancs les plus connus ; il est à l’origine de ce que nous connaissons maintenant comme le « Hollywood Style ». Il apprit le lindy hop à New-York au début des années 1930 avant de se déplacer à Los Angeles. Arrivé sur la côte ouest des Etats-Unis il lissa la danse et y ajouta sa touche personnelle. Il réalisa de nombreux films tels que Lets make Music, Chool Song ou Bluck Privates et codifia le danse pour la rendre enseignable.
La diffusion du lindy hop a touché l’Europe au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Le lindy hop traversa l’Atlantique et arriva en Europe avec les GI’s américains. Les ballrooms de Londres, les caves parisiennes et tous les endroits où l’on jouait du jazz accueillaient les soldats américains et leur façon de danser.
A certains endroits le lindy hop a alors évolué pour donner naissance en France au Be Bop, plus adapté aux petites pistes de danse des caves parisiennes ou au Boogie-woogie en Allemagne.
L’émergence de ces danses, puis du rock’n’roll rendit les musiques jazz/swing moins populaires et contribua au déclin de la pratique du lindy hop. De plus, une taxe sur les spectacles fit augmenter le prix des orchestres au moment même où la musique enregistrée devenait accessible. En raison de la baisse de la fréquentation des dancings, les salles de danse devinrent plus petites. Le style de danse a ainsi du changer pour s’adapter à des endroits plus étroits.
Le lindy hop fut dansé jusqu’au début des années 1960 avant de tomber progressivement en désuétude jusqu’à sa renaissance dans les années 1980 grâce à l’énergie de plusieurs groupes : les Harlem Hot Shots (Suède), la New York Swing Society (Etats-Unis) et les Jiving Lindy Hoppers (Angleterre).
Aujourd’hui le lindy hop revient sur le devant de la scène et se propage toujours davantage grâce à son côté ludique et son originalité.
La danse…..
Au départ il n’y avait pas d’écoles de danse ; les danseurs apprenaient en regardant danser les autres, en s’inspirant de ce qu’ils faisaient et en apportant sa touche personnelle.
Le lindy hop allie des mouvements improvisés provenant des danses africaines et la structure en 6 et 8 temps des danses européennes. Le lindy hop se danse en couple et/ou séparément, du fait de ses origines métissées. Les danses africaines séparent habituellement les hommes des femmes. La danse en couple est typiquement européenne.
Le lindy hop se danse principalement sur 8 temps, mais il peut aussi se danser sur 6 temps. Il se danse en couple avec des moments où les danseurs se lâchent et dansent ensemble sans se tenir d’une manière exubérante avec des jetés inspirés du charleston et des petites acrobaties.
Le style de cette danse se caractérise par des positions très relâchées, par une attitude légèrement penchée avec un petit mouvement de rebond vertical que l’on nomme le « bounce ».
C’est une danse de couple vivante, dynamique, expressive qui permet une grande variété de figures ; elle s’appuie sur la complicité des danseurs, la connexion entre les partenaires, l’interprétation musicale et l’improvisation.
Le lindy hop se danse aussi bien sur des rythmes lents que sur des rythmes rapides. Il se danse sur de la musique jazz, mais aussi des musiques plus rock’n’roll ou des musiques plus récentes qui swinguent.
La manière la plus courante de danser le lindy hop est communément appelée le « Savoy Style », le style originel pratiqué dans les années 1930 au Savoy. Un style plus moderne existe, le « Hollywood Style » en référence au style de Dean Collins. Néanmoins le lindy hop ne se résume pas à ces deux styles. Il existe en fait d’innombrables styles de lindy, le but de chaque danseur étant de trouver son propre style.
Festif et ludique, quelque soit son style, le lindy hop est fait pour suivre les instruments, pour danser de façon décontractée, en se balançant sur le rythme, pour le plaisir de danser avant tout !